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Vigilance météo
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Neige du 4 mai 2019 : exceptionnel ?

Il s’agit d’un événement neigeux majeur en Belgique pour un mois de mai.
Certaines localités ont signalé de la neige au sol même en dessous de 200 mètres d’altitude tandis qu’à partir de 250 mètres d’altitude, plusieurs régions connaissent des couvertures neigeuses complètes de plusieurs centimètres, notamment sur les contreforts ouest des Hauts Plateaux, mais aussi dans l'Entre-Sambre-et Meuse.

Les couches de neige officielles les plus épaisses ont été mesurées à Stembert (Verviers) et à Presgaux (Couvin) avec 8 cm. Il s'agit de deux localités situées à près de 300 mètres d'altitude. À notre connaissance, il s'agit de la deuxième couche la plus épaisse mesurée en mai dans cette tranche d'altitude après les 11 cm du 14 mai 1902. Il faut remonter à 1979 pour retrouver un enneigement à aussi basse altitude au mois de mai.

 Près d'une dizaine de centimètres mesurés à Mont-Rigi, ce 4 mai 2019. 
Photo : Alexis Papapanayotou
 

Situation synoptique 

Le 3 mai 2019, un front froid, à l’avant de courants polaires directs très froids, descend sur notre pays, puis s’y met à onduler avec un fort ralentissement dans sa progression vers le sud (très temporairement, le front recule même).
Le temps est froid et souvent maussade, avec des températures ne dépassant guère 12°C en plaine (localement 13-14°C), tandis que sur les hauteurs, il faut se contenter de 8-10°C. On observe une certaine instabilité des basses couches, mais un air beaucoup plus stable plus haut.
Le lendemain, le 4 mai 2019, en deuxième moitié de nuit, le front froid redescend à nouveau vers le sud et quitte notre pays, entraînant dans son sillage un air particulièrement froid pour la saison. Au niveau 850 hPa (vers 1380 mètres), la température passe de –1°C à –6°C lors du passage du front. Cette seconde valeur appartient aux valeurs les plus basses qu’on puisse rencontrer à nos latitudes en mai.
Cette baisse des températures se répercute aussi aux basses couches, baisse encore accentuée par les précipitations, ce qui fait que le thermomètre, à l’aube, s’approche dangereusement de 0°C dès 200 mètres d’altitude et la pluie... se transforme en neige ! 

Quelques mesures de l'épaisseur de la couche de neige de ce 4 mai 2019 

Les couches de neige officielles les plus épaisses ont été mesurées à Stembert (Verviers) et à Presgaux (Couvin) avec 8 cm. Il s'agit de deux localités situées à près de 300 mètres d'altitude.

À Xhoffraix (station de particulier), on mesure 8 cm aussi. Botrange (670 m), Fraiture (580 m), Saint-Hubert (557 m), Spa (482 m), Beausaint (376 m) et même Anthisnes (287 m) sont bien enneigés avec une couche complète épaisse de plusieurs centimètres. 

Voici quelques épaisseurs mesurées, hors réseau officiel :

Mont-Rigi (673 m) : 10 cm (cette donnée, par ailleurs, semble concorder avec la « snowcam »).
Près de Mont-Rigi (vers 640 m) : 8 cm
Xhoffraix (vers 550 m) : 8 cm
Baelen (vers 500 m) : 7 cm
Ovifat : 5 cm
Herve : 3 cm
Agimont : 1 à 2 cm

Près de 8 cm de neige à Francorchamps ce 4 mai 2019,
c'est particulièrement remarquable pour la saison.
Photo : Christine Albert-Merckaert.
 

Comparaison avec le passé

Pour les Hautes-Fagnes et leurs environs, ce n’est pas un record. Par le passé, on a déjà observé 12 cm à Mont-Rigi (673 m) le 4 mai 1979. Le 2 mai 1909, on a mesuré la même hauteur dans l’Hertogenwald, pourtant situé beaucoup plus bas, à Hestreux (452 m). Le même jour, 9 cm ont été mesurés à Hockay, à 536 m (altitude de la station de l’époque, actuellement elle se situe à 574 m).

Beaucoup plus rare : les enneigements complets de plusieurs centimètres (comme par exemple à Herve) qu’on a observés en de nombreux endroits situés entre 200 et 400 mètres. Il faut remonter à ce même 4 mai 1979 pour trouver des enneigements dans cette tranche d’altitude (Florennes, 299 m, blanchie pendant plusieurs heures tôt le matin). 

En 1957, on observe 5 cm à Forges-Chimay le 6 mai, à seulement 242 m ! Plus impressionnant : la neige au sol le 14 mai 1902 avec 5 cm à Ville-du-Bois (Vielsalm), à tout juste 400 m, et même 11 cm à La Roche-en-Ardenne, à 225 m ! En 1891, la neige tombe encore plus tard, avec un enneigement de 4 à 5 cm dans la ville de Stavelot (autour des 300 mètres d’altitude) le 17 mai. 

À très basse altitude, les enneigements au mois de mai sont plus exceptionnels encore. À Uccle, il faut remonter à 1909 pour en retrouver un (enneigement partiel le 1er mai), puis à 1902 (enneigement partiel le 7 mai). Mais cette année-ci, il n’y en a pas eu. Les flocons les plus proches – semble-t-il – ont été observés à Braine-l’Alleud. À Gembloux, 3 cm ont été relevés le 2 mai 1909.
En 1979, des traces de neige au sol auraient été observées dans la région d’Anvers, tout comme cette année-ci.

Ceci revient à dire que nous avons eu un événement neigeux majeur pour la Belgique en mai, sans doute très anormal pour les Hautes-Fagnes et exceptionnel pour bien des endroits situés aux altitudes (belges) moyennes, entre 200 et 400 mètres. 

De la neige en mai, cela reste exceptionnel pour des altitudes proches de 200 m,
comme ici à Marche-en-Famenne, le 4 mai 2019.
Photo : Maxime Van Butsel.
 

Merci à Robert Vilmos pour le travail préparatoire de l'article.

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